Une vie de rousse

C’est pas toujours facile d’être rousse. On se fait toujours poser les mêmes questions. Oui, c’est naturel. Non, mes parents ne sont pas roux. Non, je ne suis probablement pas parente avec tel roux que tu connais. Ça veut aussi dire que le jour de la St. Patrick’s, quand tu es au secondaire, et que le professeur d’anglais bien intentionné veut souligner cette journée et demande à « l’ensemble de la classe » si quelqu’un a aurait par hasard des racines irlandaises, il/elle fixe très subtilement LA rousse de la classe... Non, je n’ai aucune origine irlandaise. Oui, on fête le 17 mars chez nous... C’est la fête à ma sœur.

Quand on est rousse, il y a des couleurs qu’on peut oublier pour les vêtements. Comme orange, jaune or et rose. Ou les trois en même temps...

Il y a des avantages à être rousse. On peut rire autant des jokes de blondes que de brunes. Et puis souvent, les gens me reconnaissent facilement même s’ils ne m’ont vue qu’une fois... et même si à l’époque j’avais deux ans. Bon d’accord, ce n’est pas toujours un avantage quand on a de la difficulté à reconnaître les visages, comme moi. Quand on est reconnu, mieux vaut reconnaître.

Être rousse, ça devient à la mode et puis ça repart. C’est comme être ronde, frisée ou bronzée. Moi, je suis rousse tout le temps. De toute façon, ça aurait l’air de quoi une brune avec une repousse rousse? Weird. Moi, je reste rousse. Parole de rousse.